Les passagers des mots Carnaval,Motivation Que porte l’acte d’écrire ?

Que porte l’acte d’écrire ?

Deux auteurs blogueurs ont répondu à mon appel et ma question : que porte l’acte d’écrire : Lorenzo Villard et Noucia Adams. Voici un résumé de leurs articles. Et comme je ne pouvais pas ne pas participer, vous trouverez mon texte, sur le même sujet, après le résumé de leurs articles.

Origami Miguel Á. Padriñán de Pixabay Que porte l’acte d’écrire ?

Lorenzo Villard : faire connaître son imaginaire

Que porte l’acte d’écrire, pour un jeune écrivain blogueur ? Lorenzo, que j’ai dernièrement interviewé, s’est penché sur le sujet, préférant l’aborder sous l’angle du « pourquoi écrire ». Pour lui, c’est une manière de faire connaître son univers, son imaginaire, et ses personnages qui vivent en lui depuis l’enfance. En apprenant les ficelles de l’écrivain, il s’est rendu compte qu’il aimait les personnages, leur donner vie sur le papier. Transmettre leur part d’humanité, leur vécu. Et en faire profiter les autres.

Pour retrouver l’article complet, rédigé à l’instinct, de Lorenzo :

Noucia Adams : écrire pour 3 raisons

Ensuite, une autre jeune autrice qui a également transformé la question de l’acte d’écrire en Pourquoi écrire.

Et elle y a trouvé trois raisons essentielles.

Premièrement pour libérer son esprit et structurer sa vie : le journaling (un rituel d’écriture quotidien) et la prise de notes des idées lui permettent de rester connectée à elle, mais également à rester en prise avec sa créativité.

Exprimer sa créativité, sa sensibilité est d’ailleurs sa deuxième raison. Écrire est sa manière de s’ancrer (encrer ?) dans le monde.

Enfin, écrire lui permet de porter de la valeur aux autres. Écrire un blog lui permet de partager ses connaissances et d’aider ceux qui en auraient besoin à progresser. Faire écrire est un acte d’échange très enrichissant qui nourrit les deux parties.

Pour découvrir son article tout en sensibilité, cliquez sur le lien https://choisir-d-ecrire.com/pourquoi-jecris/?fbclid=IwAR3jWohImhb4zkSkz-BbwuU6eHR924Q9Nh6y0usaAMaws_DFMmsvkw4QoCc

Noucia Adams : 3 raisons d'écrire.
Noucia Adams

Et que porte l’acte d’écrire pour moi ?

Que porte l’acte d’écrire ? Question vague, mais existentielle, assez pour faire l’objet d’un carnaval d’articles, cette rencontre de blogueurs et écrivains certainement portés par l’acte d’écrire.

Porter comme l’on porte sur le dos, transporteur aisé ou maladroit, randonneur ou promeneur. Porter veut dire : soulever et emmener, déplacer, voyager, en muscles, en force, découvertes, péripéties, engagement, dépassement. Avec toute la rigueur de l’expert ou l’improvisation de l’amateur. Le nom Les passagers des mots pointe ce voyage, l’embarquement, ce déplacement à plusieurs, pilote et passagers.

Porter

Alors que soulève-t-on en écrivant ? Qu’emmène-t-on, et où ? Pourquoi cet engagement ? J’aimerais pouvoir y répondre, mais sans doute que les réponses sont multiples, propres à chacun. Même si j’imagine qu’il existe une dimension universelle à l’acte d’écrire.

Le récit est né avec l’homme, la parole a d’ailleurs sans doute donné naissance à l’homme. Et quand elle porte l’invention, l’absence, l’abstrait, elle agrandit notre horizon. Écrire est encore différent, comme un pied de nez au langage oral, une rébellion des doigts et du silence qui amplifie le possible, crée un univers en expansion.

On écrit le réel comme l’imaginaire. Les mots qui ont voyagé du cœur à la main et de la main au cerveau, puis du cerveau aux doigts, s’amusent et travaillent tout à la fois à donner du sens, une forme, du goût, toujours avec concision, esthétique, puissance. Les mots ont un pouvoir sublimé par la forme du langage, la forme de l’écrit.

C’est ce pouvoir que l’on recherche.

Écrire est une forme de quête du pouvoir.

Écrire est une forme acceptable de l’orgueil.

Écrire est une forme acceptable de l’orgueil

Florence Dalbes

J’écris

En ce qui me concerne, j’ai mis les mains dans les mots comme dans le sable, dès l’enfance, trouvant qu’ils réparaient toute douleur ou donnaient à la vie plus de saveur, de rondeur ou d’intérêt. Avec le langage, nous pouvons aller au-delà de ce qu’elle propose. Plus encore quand nous sommes seuls, nos doigts, notre cerveau et notre cœur, seuls, sans être entrecoupés, dans le silence durement acquis, en dehors du vacarme et de la cacophonie ambiants. Seuls avec la magie, de ce qui vient, se transforme, mute, advient par la pensée, le temps, le travail.

Lorsque j’écris, je contrôle, sans être interrompue. Je déroule la langue, la déplie, la replie, maîtresse origami. Je brave l’existence, la tristesse, la violence, les éclats, l’humanité. À celle-ci, même si j’en égratigne la peau, je peins en lettres capitales quelques noblesses enfouies.

J’écris pour mieux aimer.

J’écris pour mieux comprendre.

J’écris pour exister, perdurer, raccommoder, me mêler au monde, lâchement, mais sincèrement.

Je raconte à l’autre, ce qu’il a peut-être vu, mais différemment. Je lui dis les gens, les sentiments, les histoires, je lui transmets ce que je ressens, pense, connais, aime, appréhende. Je partage, j’embellis, je veux toucher, du bout des mots, je veux me fondre dans le cœur d’autrui. De ma singularité, je cherche l’universalité.

Oh oui, ces rêves de puissance ! Cette quête de pouvoir !

Écrire n’est pas que cérébral. C’est également sensoriel, émotionnel. Je suis une écrivaine vagabonde, lâchée dans une autre dimension, à tisser avec les fils tendus par la vie. Je file, je brode, magicienne, je prends, je laisse, à l’instinct, imparfaite souvent, transcendée habituellement.

C’est vivre aussi.

Selon les neurosciences, lorsque nous imaginons, lisons, regardons une fiction, notre cerveau le vit comme quelque chose de vrai. Il ne fait guère la différence avec ce qui est réel.

L’acte d’écrire porte donc la vie. Il triche un peu, donne au cerveau ce qu’il faut de chemins pour aller hors des limites, vivre plus, vivre plein. Mais vivre aussi.

Parfois, toutefois, je me dis que c’est vain, et que je devrais me lever, sortir, partir plus loin pour de vrai. Ferais-je la différence ? Ce serait quitter le silence, quitter l’expansion, le pouvoir que j’ai acquis depuis ces années de l’enfance où je jouais dans le sable, matière malléable, légère, fluide, qui s’échappe, s’accommode des petites mains curieuses. Des sables ou les mots, écrire ou partir, vivre ou créer. Mais si écrire me soulève, m’embarque, me ramène à cette simple action, pourquoi me priver ?

Conclusion

Acte créatif, psychologique, libérateur, écrire n’est pas anodin. On cherche quelque chose quand on jongle avec les mots. Un univers, une pensée, l’autre, soi… alors, vous vous y mettez ? Que porte l’acte d’écrire pour vous ? Je serai ravie de le lire en commentaire !

 

Florence Dalbes, que porte l'acte d'écrire ?
Florence Dalbes
N'hésitez pas à partager si vous avez aimé un article.

7 thoughts on “Que porte l’acte d’écrire ?”

  1. Merci pour ce carnaval d’article empreint de sensibilité et de générosité. Je trouve ces réflexions très inspirantes et belles. Moi, je crois que j’écris pour mieux me comprendre, m’aimer et exprimer ma reconnaissance envers tous ceux qui m’inspirent. J’ecris pour mieux me porter et supporter mon espoir en l’avenir. Avec gratitude 🙏💖🖋

  2. Merci Florence pour cette proposition de carnaval d’articles et pour cette ode à l’écriture que tu nous délivres. Tes mots sont magnifiques et résonnent en moi.

  3. J’ai trouvé la réponse synthétisée qui me convient parfaitement, dans l’article de Noucia : “Écrire, c’est donner et recevoir”. Bien à vous, Béatrice.

  4. J’ai trouvé la réponse synthétisée qui me convient parfaitement, dans l’article de Noucia : “Écrire, c’est donner et recevoir”. Bien à vous, Béatrice.

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