Les passagers des mots Le défi littéraire

Le défi littéraire

Pour débuter ce blog, j’ai proposé de relever le défi suivant : écrire un livre interactif, selon la volonté des lecteurs. Début d’écriture : le 15 avril, fin proposée : le 15 juillet 2022. Trois mois pour écrire, en suivant les conseils de différents livres sur le sujet, et les propositions des lecteurs. C’est parti ! Et si certains veulent tenter l’aventure, je serais ravie que vous releviez le même défi littéraire (qu’on soit plusieurs dans la même galère 😉). C’est l’occasion pour vous de vous frotter à l’écriture, de faire un pas de travers, de vous contraindre pour mieux créer. Pour nous aider mutuellement, rendez-vous sur le compte Discord Des passagers des mots. Contactez-moi pour avoir l’adresse.

Pour en savoir plus sur le défi, lisez l’article :https://les-passagers-des-mots.com/defi-litteraire-art-litteraire/

Etape 1 : choix du genre : Policier

Etape 2 : choix des personnages

L’héroïne

J’ai pris tous les prénoms que vous aviez proposés dans le sondage. Esther Dupin, 18 ans et quelques problèmes, a un petit faible pour l’enquêteur, Alex Ravania. Elle voudrait tellement l’aider ! Ca tombe bien, elle passe ses journées à sa fenêtre à observer les voisins. Je partage bientôt le début avec vous. En attendant, dites-moi en commentaire si ça vous tente déjà !

Etape 3 : l’incipit

Créer un personnage de fiction

Voici le moment de choisir le début du roman (lire mon article sur les incipit). J’ai préparé trois amorces (plus longues qu’un incipit).

Numéro 1

«Au mur, Dieu me regarde

Avec son visage de pierre.

Il me dit qu’il m’aime,

Mais s’il m’aime, pourquoi

Suis-je si seule? *»

C’est vrai. Pourquoi suis-je si seule, pense Esther en reposant son livre. Elle pressent qu’avec cette question, le sang va couler. Qu’il coule, ça n’empêche pas la faim de lui tordre l’estomac et l’esprit. Carrie* de Stephen King peut attendre. Elle pose son livre, jette un regard par la vitre, légèrement aveuglée par la lumière du printemps. Elle abandonne son fauteuil, sa prison de verre, le monde ne s’écroulera pas pour un petit pot de glace qui disparaîtra du congélateur.

**

— Il est mort ! Il est mort ! Mon mari est mort ! Venez vite !
— Madame, donnez-nous votre adresse et décrivez-nous la situation, s’il vous plait.
— Il est mort ! Il est mort. Il est allongé avec du sang sur la tête. Il ne bouge plus ! Il est mort. Je crois qu’il est mort !
— Votre adresse s’il vous plait. Celle où vous êtes actuellement, avec votre mari.
— 45 rue des Boulots, Saint Mathieu
— Bien. Nous vous envoyons du monde.

Elle ressemble exactement à ce qu’Alex Ravania imaginait. Une vieille dame affolée, perdue, tremblante. En état de choc.

Numéro 2

— Il est mort ! Il est mort ! Mon mari est mort ! Venez vite !
— Madame, donnez-nous votre adresse et décrivez-nous la situation, s’il vous plait.
— Il est mort ! Il est mort. Il est allongé avec du sang sur la tête. Il ne bouge plus ! Il est mort. Je crois qu’il est mort !
— Votre adresse s’il vous plait. Celle où vous êtes actuellement, avec votre mari.
— 45 rue des Boulots, Saint Mathieu
— Bien.  Nous vous envoyons du monde.

Elle ressemble exactement à ce qu’Alex Ravania imaginait. Une vieille dame affolée, perdue, tremblante. En état de choc. Il a pris le temps d’écouter l’enregistrement de l’appel, tandis que la police se déploie dans le garage, la maison, la rue, que les ambulanciers attendent et réconfortent la femme de la victime. Ils la couvrent d’une toile scintillante, lui donnent quelque chose à boire et l’un d’entre eux fusille Alex du regard, semblant lui signaler que ce n’est pas le moment. C’est pourtant le meilleur moment. Quand tout est frais et que le temps n’a pas arrosé de mauvais souvenirs les dernières heures passées.

Assise à l’arrière du véhicule, elle se triture les mains, le regard baissé. Le lieutenant s’approche d’elle.

— Je suis désolée, madame. Je dois vous poser quelques questions. Que vous me racontiez comment vous avez trouvé votre mari, l’heure exacte, d’où il venait…
— Je ne peux pas ! Je ne peux pas.

Elle se cache le visage, comme pour effacer toutes les dernières heures, ce qu’il ne faut pas.

— Dites-moi au plus simple.
— Il rentrait du travail. Je suis arrivée dans le garage, il était allongé par terre avec… ce sang. Il est mort, hein ?

Numéro 3

J’ai peut-être le goût du sang, pense Esther. Du plaisir à tuer, même, s’étonne-t-elle en écrasant la bête. Mais après tout, c’est elle ou… Ou rien. Ce n’est qu’une mite alimentaire échappée d’un placard. Pas de quoi en faire un drame. Un poing claqué au bon endroit, et ce n’est qu’une bouillie. Qui pleurera la bouillie d’une mite échappée d’un placard ?

Esther pense trop. Sans doute pas à ce qu’il faut, en l’occurrence. Après avoir relu dix fois la même ligne de son livre, elle a compris que son esprit était occupé à d’autres idées, comme les glaces nouvellement arrivées dans le congélateur. Puis arrivée dans la cuisine, cette mite l’a détournée de son but. Mais voilà l’idée qui revient, l’idée du sucre, du goût du sucre, du plaisir immédiat. Et sacré. Place à l’action. L’heure est venue de soulager son obsession.

**

Elle ressemble exactement à ce qu’Alex Ravania imaginait. Une vieille dame affolée, perdue, tremblante, en état de choc, piteusement éclairée de bleu et de rouge, festival policier dont la rue des Boulots se passerait. Il a pris le temps d’écouter l’enregistrement de son appel, sa voix aiguë en déclarant la mort de son mari. Tandis que la police se déploie dans le garage, la maison, la rue, que les ambulanciers attendent et réconfortent la femme de la victime, l’enquêteur fait le tour, note les détails de l’événement. Les pompiers déposent sur les épaules basses de Sarah Jules une couverture et lui donnent quelque chose à boire et l’un d’entre eux fusille Alex du regard, semblant lui signaler que ce n’est pas le moment. C’est pourtant le meilleur moment. Quand tout est frais et que le temps n’a pas arrosé de mauvais souvenirs les dernières heures passées.

Saurez-vous choisir la meilleure entrée dans le roman ?

Pour le 1, j’ai choisi de commencer par une citation d’un roman de Stephen King que lit l’héroïne. Et je suis partie sur le dialogue entre les secours et la femme de la victime.

Pour le 2, je pars directement sur le dialogue. Ce n’est pas Esther qui apparaît en premier.

Pour le 3, il n’y a plus aucun dialogue. J’ai modifié quelques formules, également, entre les différentes entrées.

A vous de voter en cliquant sur le lien du sondage

Etape 4 : création des personnages de roman

Un nouvel article sur ce sujet, avec le premier extrait du roman : la rencontre entre les deux personnages principaux : Alex Ravania et Esther Dupin. Rendez-vous sur cette page, cliquez ici.

Etape 5 : écriture en cours.

Etape 6 : défi terminé ! Correction en cours.

La date butoir était le 15 juillet. Roman terminé le 12 ou 13 juillet. Yesss ! Le plus difficile n’est pas toujours d’écrire le roman. La correction prend aussi énormément de temps. Etant déjà débordée, je vais m’y atteler petit à petit. On n’est pas pressé !

Etape 7 : et maintenant ?

Et bien, j’ai accumulé tellement de textes ces dernières années que j’ai du mal à trouver le temps de chercher un éditeur pour celui-ci. L’ouvrage est corrigé, mais je me dis qu’il peut être perfectionné… Donc, j’attends encore.

N'hésitez pas à partager si vous avez aimé un article.