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Faire corriger son roman par un. e professionnel.le

Faire corriger son roman par un. e professionnel.le, est une question qui peut surgir à l’achèvement (que l’on croit !) de son ouvrage. Comme on l’a vu dans les deux précédents articles (ici et ici), peaufiner son travail n’est pas simple. J’ai eu envie d’interviewer Élisabeth, correctrice (de romans ou autres) à qui j’ai déjà fait appel. En effet, cette partie qui conclut le travail de l’écrivain demeure très importante et ne doit pas être négligée. Il est souvent plus aisé de confier la tâche à un professionnel, notamment en autoédition quand aucun éditeur n’est là pour s’en charger. Vous voulez tout savoir sur ce métier, ce qu’il peut vous apporter ? Bravo, vous êtes au bon endroit.

Faire corriger son roman par un professionnel.



Steve Buissinne de 
Pixabay Corriger son roman

Élisabeth LETELLIER, correctrice — relectrice – réviseuse professionnelle

Quel est le parcours classique pour devenir correcteur ?

On peut être professeur de français ou très bon en orthographe, mais cela ne suffit pas toujours.

Il existe des formations à distance par exemple. J’ai moi-même effectué une formation chez MD Mots. Les cours sont très précis et concrets. Il y a des exercices à faire et à rendre tous les 15 jours, ainsi que des préparations de copies. Les retours sont personnalisés. Cela permet d’apprendre non seulement les signes de correction, mais on se rend compte également qu’il peut y avoir des erreurs auxquelles on ne pense pas toujours, c’est assez surprenant.

Ma formation a duré plus de sept mois et à la fin on peut passer la Certification Le Robert qui nous donne un niveau en langue française. Il existe aussi la Certification Voltaire. On peut se préparer à ces certifications en prenant des cours en e-learning sur les plateformes officielles parallèlement aux cours à distance. C’est assez ludique en général et l’on peut revenir plusieurs fois sur un exercice. Pour la plateforme Le Robert, il y a un test de niveau au départ et des exercices proposés par niveau et par catégorie. J’ai bien aimé le principe. Même si j’ai démarré au niveau 4/4, j’ai tout repris depuis le début pour revoir les bases. Pour l’examen Le Robert, il faut répondre à 345 questions en 1 h 45 donc ça peut être assez stressant et déstabilisant.

On peut faire un perfectionnement si on le souhaite. Je suis persuadée que l’on peut toujours continuer à apprendre et progresser.

J’ai retenu une phrase dans ma formation : « Un bon correcteur doute », j’ai trouvé que ça me représentait plutôt bien parce que je suis toujours en train de vérifier, même si je pense savoir. Mais ça fait partie de ma personnalité aussi. Pour moi, ce n’est pas une perte de temps. Et je suis entourée de bons dictionnaires, pas seulement d’Internet !

Quels sont les outils que le correcteur a à portée de main ?

Beaucoup de dictionnaires : j’ai Le Petit Larousse Grand Format, des dictionnaires spécifiques (synonymes, expressions, les difficultés du français, citations, proverbes…), Dictionnaire Orthotypographique Moderne, Le Grand Livre de l’Orthographe Certificat Voltaire et il y a aussi Internet bien sûr.

Ne se laisse-t-il pas porter par le roman, parfois ?

On peut, bien sûr. Mais personnellement quand je suis en mode « correctrice », je me concentre sur les mots, l’orthographe et la cohérence avant tout, même si cela ne m’empêche pas de prendre plaisir à ma lecture. Si j’aime l’histoire, c’est un plus ! Mais je le relis à la fin, quand le travail est terminé !

On peut aussi corriger des thèmes qui ne nous intéressent pas particulièrement.

Combien de temps faut-il, par exemple pour un roman de 200 pages ?

Ça peut dépendre s’il y a beaucoup à corriger ou pas, mais je dirais en moyenne une vingtaine d’heures pour 200 pages.

Que corrige exactement un correcteur professionnel ? Pour un roman. Et en dehors des fictions, où peut-il offrir ses services ?

Pour un roman, nous passons tout au peigne fin, que ce soit la cohérence, l’orthographe, la typographie, la syntaxe, les répétitions, les notes de bas de page. Tout est examiné de la première à la dernière page, jusqu’aux remerciements.

Nous pouvons corriger tout type de documents : nouvelle, roman, poésie, site Internet, article, rapport, présentation, compte-rendu, mémoire, thèse, CV, lettre de motivation, c’est une liste non exhaustive…

Quels sont les tarifs de correction, ceux que vous proposez ?

Les tarifs peuvent varier si c’est une correction simple ou approfondie. Le document est étudié afin de proposer le devis le plus juste. Une correction est calculée soit au signe soit au mot.

En ce qui me concerne : 2,00 € à 3,00 € les 1500 signes (cela correspond à peu près à une page) ou entre 0,005 € et 0,010 € le mot.

Je demande de voir une dizaine de pages du texte pour évaluer le niveau de correction qui sera nécessaire et le temps.

Je propose aussi des forfaits pour les trois lectures aux différentes étapes de la correction et de la réécriture pour suivre le roman jusqu’au moment de l’édition.

Quelles sont les erreurs les plus courantes que l’on retrouve chez les écrivains ? Ou d’autres publics ?

Il y a parfois des répétitions : certaines idées importantes sur l’histoire ou un personnage, un trait de caractère, peuvent revenir plusieurs fois par exemple.

L’utilisation des majuscules est souvent un questionnement.

Les erreurs d’accords sont fréquentes. Il est parfois difficile de trouver le mot juste.

Dans les temps, c’est souvent l’impératif qui pose problème.

Pourquoi faisons-nous tant d’erreurs lorsque nous écrivons des fictions ?

Celui qui écrit est concentré sur le fond plus que sur la forme.

Quand l’auteur. e se relit, il/elle a tendance à relire ce qu’il/elle a voulu écrire et pas nécessairement ce qui est réellement écrit. Il/elle ne verra pas toujours qu’il manque un mot dans la phrase par exemple. L’esprit n’est pas concentré sur le détail. Parfois, l’auteur. e change de phrase au fil de sa pensée ou lors d’une réécriture. Et il/elle ne pense pas toujours à se relire pour voir si cela reste cohérent avec la phrase précédente ou la suivante et s’il fallait enlever ou ajouter un mot.

Pourriez-vous nous donner 4 conseils pour la relecture ?

  • Se relire à froid, il faut attendre quelque temps entre l’écriture et la relecture, je pense.
  • Rester concentré sur les mots et le sens des phrases et pas sur l’histoire dans un premier temps pour corriger l’orthographe. Ce qui n’est pas toujours facile pour l’écrivain lui-même.
  • Il y a toujours plusieurs étapes de relectures dans la correction. Il en faut minimum trois quand le texte est terminé.
  • Faire attention à la ponctuation qui peut changer le sens d’une phrase.

Existe-t-il des techniques efficaces en cours d’écriture pour éviter de faire des fautes ?

Il existe des moyens mnémotechniques d’orthographe.

Il faut toujours se poser la question du temps employé par exemple. Même si je pense que c’est difficile en cours d’écriture.

Penser aux accords entre le verbe et le sujet (le sujet est parfois placé après le verbe !)

Pour certains écrivains, ce n’est juste pas leur tasse de thé, donc il vaut mieux confier cette tâche à un tiers qui restera objectif.

Trouvez-vous des fautes dans les romans que vous lisez pour le plaisir ?

Oh oui, ça arrive bien sûr. Pas toujours de « grosses » fautes, mais il peut y avoir des erreurs typographiques. Parfois, un auteur a pu se tromper sur un prénom… c’est arrivé pour des auteurs connus, dois-je en citer ? 😊

Certaines Maisons d’Édition (les plus petites) n’ont pas de correcteur « humain », mais seulement des logiciels de correction qui ne suffisent pas. Rien ne vaut l’œil aiguisé d’un être humain pour repérer certaines erreurs et les problèmes de cohérence notamment.

Je pense que j’en retrouve plus dans les romans autoédités, car les auteurs n’ont peut-être pas toujours les moyens de payer un correcteur, et c’est bien dommage.

C’est pour cette raison que j’aimerais proposer des forfaits plus spécialement dédiés aux auteur.es autoédité. es, afin de les aider dans leurs écrits, ça me tient particulièrement à cœur.

Ecrire un roman : connaitre les techniques de correction



annekarakash Connaître les techniques de correction

Conclusion

Après avoir généralement beaucoup travaillé son texte, il est plus confortable pour l’auteur de déléguer. Notamment une partie qui arrive en fin de parcours. Il pourra ainsi se concentrer sur la suite (promotion, préparation de la couverture, résumé…). Les autoédités sont particulièrement concernés ici. La professionnalisation de leur métier se construit à la perfection. Difficile alors de se passer des experts, que ce soit pour la couverture ou la correction. L’investissement peut freiner quand on n’est pas certain de pouvoir rentabiliser ensuite. C’est à chacun de voir. Il est toujours possible d’essayer une fois, ce sera forcément enrichissant de travailler avec quelqu’un d’autre. Faire corriger son roman par un professionnel est également un moyen de sortir d’un fonctionnement solitaire.

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2 thoughts on “Faire corriger son roman par un. e professionnel.le”

  1. Je trouve cela très intéressant. Cet article est encourageant pour se prendre en main et améliorer son niveau de langue. La formation et les certifications citées, permettent de savoir comment s’y prendre.

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