Romans de l’imaginaire : mes 10 incontournables

Si je devais emporter avec moi 10 romans de l’imaginaire, je choisirais les titres suivants, parce qu’ils ont marqué ma vie d’adolescente, mais ont pris également place dans ma vie d’adulte (ils peuvent être lus à tout âge ou presque). Ils ont ce petit côté universel, intemporel, et sont définitivement entrés dans notre culture littéraire. Ils sont incontournables pour les amateurs d’écriture ou les lecteurs, ce qui veut dire que je vous invite à les lire pour vous en inspirer.

1 Alice au pays des merveilles, de Lewis Carrol. 1865. Fantastique.

Cet univers aura marqué notre culture, les références sont nombreuses à être utilisées et partagées. Le sourire du chat, le non-anniversaire, les boissons qui permettent de rapetisser ou grandir, la reine qui coupe les têtes… Le roman de Lewis Carrol est plus impressionnant que les dessins animés qui ont pu en être tirés. Ce qui fait du récit d’Alice un univers autant pour les adultes que pour les adolescents, d’une très grande richesse, entre la lumière et les ténèbres, traversé par de multiples émotions. On entre littéralement dans ce délire fantastique, emporté par les idées, l’action, et des personnages inoubliables. Incontournable !

2 Le horla, de Guy de Maupassant. 1886. Fantastique.

Cette fois, une longue nouvelle, plus qu’un roman, où la folie peu à peu s’empare d’un homme. L’auteur s’amuse avec la peur, la peur de l’autre qui pourrait être nous même. Cet être indistinct semble jouer avec notre raison, en étant là ou pas. Qui est-il ? Qui est l’autre ? Finalement, qui sommes-nous ? Folie, ou fantastique ? Un récit imaginaire à découvrir si ce n’est pas fait (au programme en 4e).

C’est un classique. Il reste facile à lire et il a inspiré de nombreux récits.

3 Le petit prince d’Antoine de Saint-Exupéry. 1943. Philosophico-fantastique

(il faut imaginer que ce roman a été publié pendant la Seconde Guerre mondiale, période où la furie des hommes est à son comble).

Pour ce grand classique, beaucoup de poésie, de tendresse, d’émotions, de philosophie. On peut relire cent fois Le petit prince, toujours on en récoltera une jolie phrase, une belle image. En outre, ce petit garçon, c’est un peu nous, l’étranger en nous dans ce monde souvent incompréhensible. Apprivoiser les autres, les comprendre, alors qu’on a l’impression de venir d’un autre monde. Il peut être lu par les adultes autant que par les enfants, même s’il n’est pas si aisé à appréhender. Magique ! Totalement incontournable !

4 Le seigneur des anneaux, de J.R.R Tolkien. 1954. Fantasy.

Une référence dans l’univers de la fantasy, Tolkien est même considéré comme le père de la fantasy moderne. Si j’ai peu apprécié Bilbo le Hobbit, j’ai dévoré les tomes du seigneur des anneaux, inspirés sans doute par l’expérience des guerres mondiales, traumatisantes pour l’auteur. Tolkien a réussi, comme savent si bien le faire les anglophones, à nous embarquer dans un monde mythique, sombre et terriblement proche du nôtre. Elfes, Orques, nains, toutes les figures de la fantasy sont là et nous entraînent dans cette aventure contre le mal. De l’imaginaire qui n’est pas sans rappeler le réel.

Je vous invite d’ailleurs à apprécier les affiches créées par l’auteur (de fantasy également, il parle même d’éco-féérie) Guilhem Méric : il a associé des phrases du Seigneur des anneaux à des acteurs de l’écologie, pour nous sensibiliser à l’état de notre monde, notre précieux. C’est tout à fait pertinent. À découvrir sur Instagram @guilhemeric, #nosprecieux.

Lire l’article sur Positivr : https://positivr.fr/15-ecologistes-15-citations-de-tolkien-15-portraits-percutants/

5 Carrie de Stephen King. 1974. Fantastique. Le tout premier roman de l’auteur.

Encore une héroïne qui interroge l’étrangeté en nous. Elle a par contre un pouvoir, un pouvoir qui ne demande qu’à lâcher toute sa puissance. Et comme les autres se moquent d’elle, se montrent cruels, on sent bien que ça ne va pas tarder ! Ce pouvoir pourrait être notre haine, celle qui s’échappe peu à peu de la méchanceté des autres. Il y a eux, il y a nous. Qu’ils nous fassent du mal, et nous déclencherons l’apocalypse. Incontournable aussi, parce que c’est le premier de Stephen King.

6 La nuit des enfants rois, de Bernard Lenteric,1981. Fantastique.

Voir aussi la série d’animation The prodigies. Peut-on totalement le classer en fantastique ?

Nous avons ici des enfants surdoués, au point de développer des pouvoirs surnaturels. Ces adolescents ne font pas partie d’une norme populaire, ils sont étranges, comme le Petit Prince, comme Carrie, comme Alice. Ils ont des pouvoirs qui pourraient se révéler diablement destructeurs si l’on ne prenait pas le temps de les considérer de la même manière que des habitants à part entière de ce monde normé. Et dans ce cas, qui sont les coupables ? Qui sont les victimes ? De l’imaginaire, peut-être, mais avec des scènes très réalistes et sombres.

7 La trilogie des fourmis, de Bernard Werber. 1991. Fantastique.

Un récit incroyablement original dans lequel l’auteur parvient à nous faire penser comme une fourmi, à voir le monde du point de vue d’un être si petit, bien différent des mammifères que nous sommes. Une relation s’instaure entre le doigt et une fourmilière. Ce roman interroge notre rapport à la nature, à ceux qui l’habitent et à ceux qui pourraient se l’approprier. Une enquête captivante, un roman inclassable.

8 Harry Potter, de J.K. Rowling. 1997. Low fantasy.

Comment passer à côté ? C’est la saga qui apparaît en tête de liste des romans préférés. Par quel procédé magique l’auteure a-t-elle réussi ce tour de force ? On aimerait le savoir : un héros orphelin qui attire la sympathie, des amitiés drôles et solides, un univers qui puise dans le folklore des contes de fées, la construction étonnante d’une intrigue sur 7 tomes, le combat entre le mal et le bien… Tous les ingrédients sont là pour nous accrocher et nous fidéliser. Ça marche si bien.

9 Les royaumes du Nord, de Philippe Pullman. 1995. Fantasy.

Encore l’efficacité des Anglais pour nous emmener dans des univers très travaillés et originaux. Cette fois, nous découvrons Lyra qui part à l’aventure, afin de comprendre ce que l’on fait à ces enfants qui disparaissent, pour saisir aussi le lien qui unit des mondes différents. Cette trilogie est une vraie merveille, même si j’ai été déçue par le troisième tome. Sortie à peu près à la même époque qu’Harry Potter, la trilogie a eu son petit succès. Depuis, on a pu voir un film (2007), sans suite, une BD chez Gallimard (2014) et une série (2019).

10 La Passe-miroir, de Christelle Dabos. 2013. Fantasy (français, youpiii !)

Pour finir, un des meilleurs romans des dernières années, enfin écrit par une francophone. Il manque peut-être l’universalité d’Harry Potter, mais c’est un miracle d’inventivité ! L’intrigue est très bien menée, captivante, l’écriture est poétique, les personnages, fouillés, ont de la profondeur, de la consistance. La complexité et l’imaginaire font bon ménage dans ces royaumes particuliers régis par des Dieux un peu égarés. Par contre, le quatrième tome se perd dans un labyrinthe obscur, cela reste malgré tout une œuvre incontournable.

Et un petit supplément avec les livres de Brett Nephaeus, découvert cette année avec Paris-en-Fantasy.

J’ai adoré son univers, même si je ne suis pas fan des scènes de combats et de quelques longueurs (c’est vrai que concevoir un monde exige beaucoup de descriptions). Malgré cela, l’inventivité, le côté transhumanisme à la sauce fantasy, l’humour et l’écriture en font un livre très intéressant que je conseille. Aux ados ? Les plus grands, peut-être.

Ces romans de l’imaginaire sont ceux qui m’ont marquée, qui me paraissent indispensables à lire (et incontournables). Bien sûr, il en existe beaucoup d’autres, je songe à des livres de science-fiction qui n’apparaissent pas ici (cela pourra faire le sujet d’un autre article). Et vous, de votre côté ? Pourriez-vous noter vos trois titres favoris en commentaire ? Je serais curieuse de les connaître !