3 auteurs autoédités à découvrir

Pour préparer votre liste de lecture de l’été, voici 3 auteurs autoédités à découvrir. Dans un précédent article, j’avais parlé de publication en maison d’édition ou en autoédition. Dans les deux cas, on trouvera de bons et de mauvais livres. Beaucoup de choix, aussi, en fonction de nos goûts. Plutôt adepte de la littérature générale, ou blanche, j’affectionne pareillement ce qui flirte avec l’imaginaire. Ce qui m’importe, c’est d’être surprise, embarquée dans la langue et l’intrigue d’un auteur. Et avec ces trois qui suivent, je pense que vous serez conquis, mes chers passagers, si vous êtes adultes, et si vous appréciez d’être secoués, et enroulés dans une écriture qui sort des sentiers battus.

3 auteurs autoédités à découvrir
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Yasmina Behagle

Auteurs autoédités : découvrez Yasmina Behagle.

Pour commencer, je vous présente mon éditrice (édition Behagle). Yasmina, installée dans le Sud-Ouest, a entrepris la création de romans à vingt-sept ans. Mais elle n’est pas tombée dans le bain par hasard. Elle a suivi des études de lettres et a développé une capacité hors norme d’analyse littéraire. Si vous jetez un œil sur sa chaîne YouTube, vous constaterez que peu d’auteurs. trices, ou du moins d’œuvres littéraires, sont épargnées par son esprit critique. Elle se montre également exigeante pour elle-même.

Premier roman

Je l’avais découverte avec son premier roman, Fièvre de Lait, où il était question d’une jeune femme en mal de grossesse et qui doit, à la naissance de son enfant, affronter la réalité, devenir mère sans jamais en avoir vraiment eu elle-même. Malheureusement, l’auteure ne le jugeant plus assez bon a décidé de le dépublier.

Comme Colette, elle favorise l’autofiction et une écriture de chair, de corps, de tremblement. La dimension populaire se marie à une grande culture, et le tout avec une prose efficace, souvent poétique et décalée. Je l’avais dans mes premières chroniques associée à Maupassant. Les auteurs classiques demeurent une source d’inspiration pour elle tout autant que les modernes.

Ambiance

En ce qui concerne son roman Leur mère à toutes (suivi par Au Nom de la mère), je reprends ici ce que j’avais écrit à son sujet : « la lecture n’est pas anodine. Adeptes de romans légers, passez votre chemin. Ici, c’est le goût du sang et de la merde, un mélange de crasse et de vermines. La lumière est crue et tente péniblement de se frayer une trajectoire dans l’obscurité divine et la destinée humaine ».

En effet, l’auteure n’épargne pas notre espèce, met en relief ses défaillances, ses défauts, mais parvient tout de même à rendre ses personnages attachants. Humour et empathie donnent aux récits un peu de sucre et de respiration. « Elle aime peindre ses personnages par touches de lumière et d’ombre, croquant souvent la part si humaine, si vile, si moche, si décousue ».

Chardon Chéri, par Yasmina Behagle, auteure autoéditée.

Le prochain roman à paraître est Que le ciel nous tombe dessus. C’est une œuvre énorme, atypique, déconcertante, entre l’autofiction et le fantastique. Mais Yasmina adore jouer entre ces deux genres, puisqu’elle l’avait déjà fait avec une de ses nouvelles, Dans la gueule du loup, que vous pouvez découvrir gratuitement sur Amazon.

Yasmina Behagle a créé une maison d’édition et s’attelle de plus à la réalisation d’un magazine littéraire. En plus de sa chaîne YouTube, on se demande comment elle arrive à tout gérer.

Pour l’été, je vous conseille :

Chardon chéri, même si l’introduction en a désarçonné plus d’un. Plutôt dans le genre policier, ce roman n’est pas le plus long, et demeure sans doute le plus facile d’accès. Un auteur de retour dans sa région en plein été enquête sur la disparition d’un amour de jeunesse. Cela fait remonter bien des souvenirs qu’il préférerait laisser à l’ombre.

Marc Andray

Découvrir Marc Andray, un auteur autoédité.

Il semblerait que les auteurs du Sud-Ouest possèdent une langue aussi riche que leur cuisine. Marc Andray est enseignant spécialisé en école primaire et pratique du théâtre amateur. C’est d’ailleurs par cette expérience, dès 1997, qu’il a vraiment donné suite à ses tentatives d’écriture ébauchées à l’adolescence.

J’ai découvert cet auteur sur le réseau social Instagram avec son premier roman Martinomania. Sa manière de rédiger ses publications m’a donné envie de découvrir son univers littéraire. Et j’ai tout de suite été embarquée dans cette histoire très originale, enthousiasmée par une idée superbement exploitée. En effet, Je ne m’étais pas trompée, un véritable talent d’écrivain ne demandait qu’à être découvert.

L’histoire :

un virus étrange se répand dans la population. Les individus malencontreusement infectés donnent la moitié de ce qu’ils ont à ceux qu’ils rencontrent. Alors que ce symptôme particulier pourrait rendre service à l’humanité, au contraire, il met en péril le système économique des pays.

Le sujet est original, la langue très joueuse, l’humour bien grinçant. On s’amuse et on se laisse abuser par les personnages nombreux, ambigus à souhait. Qui est bon, qui est mauvais ?

Décourvrir un auteur autoédité. Martinomania de Marc Andray.

Le tome 2, que j’ai lu avec tout autant de plaisir, devient plus sombre. L’ironie prend de l’ampleur, l’humour est avalé par le désespoir en l’humanité. L’intrigue est bien ficelée, le rythme entraînant. Puis les personnages sont profonds et complexes. Marc a un don pour maîtriser les trames narratives, nous mener dans ses histoires comme dans une cavale, une quête, une aventure.

J’ai lu deux autres romans, et chaque fois l’on est surpris. Son style est riche, les métaphores sont bien trouvées. L’ironie, toujours, donne une ambiance entre rire et réflexion, relève des hommes leur dualité, leur imperfection.

Pour commencer :

je vous conseillerais de lire Martinomania, puisque c’est avec ce roman que j’ai découvert le style et l’univers décalé de cet auteur. L’intrigue est captivante, le ton savoureux, et l’on passe vraiment un bon moment. Pour les adeptes des gros pavés, vous avez le loisir de continuer avec le tome 2.
Si vous préférez un livre en un tome, vous lirez alors Carrefour des âmes. Encore un roman particulier qui tente de nous perdre dans des alternances de temps et de lieux. Le début m’a un peu désarçonnée. Toutefois, j’ai fait confiance à l’auteur. Et son histoire m’a de nouveau conquise. Le thème s’avère peut-être moins original que celui du premier roman, mais toujours excellemment traité, avec singularité.

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Vincent Ferrique

Vincent Ferrique, auteur autoédité.

J’ai découvert cet auteur de l’Hérault il y a un certain nombre d’années déjà, par l’intermédiaire d’une amie. Puis je l’ai ensuite rencontré en chair et en os, et c’est le seul des trois auteurs cités.

Son univers

Travaillant dans un institut national de recherche, Vincent Ferrique s’intéresse plutôt aux sciences, à la technologie, aux questions d’espace-temps et à nos limites et acceptations face à la notion de liberté. Ses sujets et réflexions sont passionnants et nous permettent de secouer notre manière de penser. J’ai vite adhéré à son univers de l’imaginaire, dont plus souvent de science-fiction. C’est un genre moins prisé que la romance ou le fantastique, et pourtant très important dans l’histoire littéraire et humaine. On retient de grands classiques, tels que 1984, ou Le Meilleur des mondes, ce qui veut dire que ce genre est essentiel à la préhension de notre futur. Je vous engage pour cela à lire les romans de Vincent afin d’imaginer les mondes auxquels la technologie peut contribuer. Et c’est souvent à double tranchant.

Un auteur discret

Vous ne le verrez pas beaucoup sur les réseaux sociaux, il communique assez peu sur ses ouvrages, ne se met pas en scène, préfère s’atteler à sa tâche d’écrivain. Il est vrai que nos livres sont plus importants que tout ce que nous déployons autour pour les faire connaître. Les siens sont très bien écrits et originaux, on plonge dans un univers réfléchi, maîtrisé décortiqué. Certains de ses romans ont été repris aux éditions du Saule et chez Nat éditions, ce qui fait de lui un auteur hybride.

Décourvrir un auteur autoédité : Vincent Ferrique avec L'utopie NanoTotal.

Vous pouvez commencer par :

L’Utopie NanoTotal. Comme dans toute utopie, la dystopie n’est jamais très loin. Les gens sont criblés de nanoparticules. Celles-ci effacent tout désagrément, tout début de dépression, tout problème physique et psychologique. Chacun travaille, a une place, des activités, une vision du monde sous contrôle. Mais quand le héros commence à se passer de ce qui peut le réparer, par hasard, bien sûr, il va prendre conscience justement de cette inconscience collective. Une pertinente réflexion sur le bonheur, la liberté, la douleur, et l’absurdité.

Le monde selon Dixie est également très intéressant. Sur le modèle de l’esclavage aux États-Unis, les citoyens de France ont la possibilité de renoncer à leur liberté. En se vendant à des propriétaires terriens, ils espèrent aider leur famille.

Saint-Jean de Macchabée s’avère un peu plus difficile d’accès. Le héros, censé être mort, revient à la vie. Toute sa communauté est bousculée.

Chronions l’est encore plus. C’est une intrigue très complexe autour du voyage dans le temps. Je déconseillerais à tous les curieux de commencer par ce récit.

Pour découvrir gratuitement l’auteur, vous pouvez télécharger des revues comme L’Indépanda où il a fait paraître des nouvelles.

Conclusion

Voilà donc trois auteurs en autoédition à découvrir, suivre et soutenir si vous les lisez et les appréciez. Ils progressent certainement encore dans leur métier d’écrivain, mais la qualité, l’originalité, la maîtrise de la narration et de l’écriture sont déjà là. Personnellement, je suis de près leur travail et après avoir échangé souvent avec ces auteurs j’apprécie tout autant les personnes. Et je leur laisserai la parole dans mes prochains articles afin qu’ils partagent avec vous leur métier d’écrivain autoédité ou non.

Bonne lecture !

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