Afin de participer au carnaval d’articles lancé par le jeune auteur Lorenzo Villard, https://rouages-de-lecriture.fr/importance-de-la-forme-carnaval-article-1/ je réponds à son appel : réfléchir sur l’importance de la forme (en écriture).
Peu importe la forme
De quoi est composé un récit ? D’une forme et d’un fond. Une écriture et un thème. Une voix, un message. Un style, une intrigue. Pour certains, l’important c’est l’histoire, c’est ce qui prime avant tout. Il ne sera pas utile pour eux que l’écriture soit exceptionnelle. Le véhicule peut être d’occasion, banal, l’essentiel c’est la route, les secousses, les émotions, d’arriver quelque part, comme un voyage de quelques heures. Le récit les transporte à lui seul, et la langue qui lui a donné forme pourrait même les déranger si elle en devenait trop compliquée ou exigeante. En vérité, peu importe la littérature. Le roman populaire est pour tous, accessible à tous.
Ah. La littérature, c’est quoi ? Dans le fond, c’est la forme.
Sans forme pas de fond
En ce qui me concerne, le choix du langage est primordial. La forme prise par un texte dépend du travail de la langue. Celle-ci sculpte les émotions, renforce l’intrigue, éclaircit un sentiment, voire l’analyse. La langue de la littérature ne peut pas être banale. Elle peut-être simple, populaire, mais elle doit être percutante, entraînante, joueuse. Elle donne à voir et ressentir de manière différente. Elle transporte, elle élève, elle demeure. Une belle prose est un chant, on l’entend qui rythme le récit, lui offre une couleur, une musique.
Dans mon précédent article (ici), je proposais la pratique de la poésie, pour travailler son écriture, indispensable pour sortir des sentiers battus. Un poème repose beaucoup plus sur la forme, l’écriture, la broderie des mots. Sans originalité d’écriture, pas d’originalité de sens. La profondeur est intimement liée à l’agencement des mots, donc à la forme.
Les sujets, en littérature peuvent avoir été mille fois rebattus, ce qui va provoquer l’intérêt, c’est comment il est traité. Donc, la forme.
L’équilibre
Et que serait un texte ciselé avec un fond vide ? L’écriture, pour l’écriture, et peu importe l’histoire ? Pour ma part, j’ai aussi besoin du fond, de la compréhension du fond. Les mots sont les barreaux de l’échelle, je veux aller et venir, monter et descendre. Il faut un lieu, un point d’accessibilité.
La littérature, c’est ce juste équilibre entre les deux. La forme donne sa puissance au fond, et le fond donne toute sa profondeur à la forme. L’alliage des deux c’est du 3D. C’est de la jouissance à la lecture, par le sens et la cohésion.
C’est d’ailleurs étonnant ce plaisir provoqué par la lecture, par les mots, les phrases. Cela ne cesse de m’éblouir. Et je suis en quête de la bonne forme pour le bon fond. En tant qu’auteur mais aussi en tant que lecteur. Ce que je suis. Ce que vous désirez être.
A lire : MacKee, Robert. Story, écrire un scénario pour le cinéma et la télévision, Armand Colin, 2017. Dans l’introduction de ce livre très intéressant, l’auteur traite justement de la forme.
“L’originalité se situe à la convergence du contenu et de la forme : le choix d’un sujet spécifique allié à une manière unique de formuler l’histoire.”
Robert MacKee, un des meilleurs formateurs d’écriture de scénarios.
La forme dans tous ses états, traitée par d’autres blogueurs.
Lire leurs articles : https://rouages-de-lecriture.fr/limportance-de-la-forme-les-participation/?fbclid=IwAR14X32nc4xCNep2MOIwHSCLBe3gP3IQwQZFs6GkCXh6shYz_JSDAbItERI
