Le steampunk, ça inspire !

Toi qui aimes lire, écrire, créer, imaginer, es tu inspiré par les boulons, la vapeur, le fantastique, la mécanique, l’aventure, l’étrange ? Alors, pourquoi ne pas lire (ou même écrire) du Steampunk, enfant de la science-fiction ? Je t’embarque dans ce sous-genre littéraire !

L'univers steampunk : XiXe siècle, automate, machines, dragons, horloges, livres.
Inspiré par le steampunk ?
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S Greendragon de Pixabay 

Quels sont les critères du steampunk ?

Nous y trouvons un mélange de fantastique et de science-fiction. Le récit se déroule généralement dans un passé alternatif, fin XIXe, début XXe siècle. On appelle cela une uchronie, un non-temps. Un univers décalé, fantastique, voire magique, s’ouvre à nous. La machine y prend énormément de place, mais c’est la vapeur qui fait fonctionner le tout (steampunk veut dire littéralement « punk à vapeur »). Les villes apparaissent généralement tentaculaires, et Londres ou Paris deviennent des décors parfaits.

On décrit un monde en train d’évoluer, mais différemment du nôtre qui s’appuie sur le pétrole pour exister. Dans les fictions « steampunk », on trouvera des mélanges particuliers, puisant dans notre XIXe siècle et dans un univers imaginé. C’est l’esthétisme de l’époque victorienne appliqué à des technologies fantastiques.

La science a souvent un rôle à jouer et les machines y sont très présentes, créatures étranges, inquiétantes, extraordinaires. Et l’on trouve parfois des personnalités ayant existé.

L'engrenage dans le steampunk.
par Dorothe de Pixabay L’engrenage dans les steampunk

À lire par exemple le manga City Hall (de Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre, Ed. Ankama, 2012-2015) où Jules Vernes rencontre Sherlock Holmes pour enquêter. Un univers où il est interdit d’écrire sur papier, car chaque personnage peut prendre vie.

Enquête, action, confrontation des classes, personnages chics et personnages pauvres, parfois de l’amour, souvent du fantastique. Laiton, bois, cuivre, cuir, vapeur, brume… Voilà des ingrédients indispensables pour un cadre onirique et que ça fonctionne.

Quelles sont les origines du steampunk ?

Le terme est un dérivé du cyberpunk, autre genre littéraire, plus proche de la dystopie. Le steampunk est un sous-genre assez récent. Trois auteurs américains inventent le concept à la fin des années 1980 : K. W. Jeter, Tim Powers et Jacques Blaylock.  Ils explorent un passé qui n’a pas existé ! Libérés de la pure réalité, ils conçoivent alors un univers parallèle, fantastique, à l’ambiance singulière. Les principales influences littéraires sont Jules Vernes, et ses Voyages extraordinaires, et H. G. Wells avec son roman La machine à explorer le temps. Le film Métropolis, de Fritz Lang en 1927, influencera également beaucoup les univers Steampunk.

La société industrielle, dont l’atmosphère brumeuse, mécanique, envahissante peut intriguer, ouvre des questions et des perspectives. Elle est source d’inspiration et de réflexion. La Première Guerre mondiale semble marquer un tournant dans notre conscience collective. C’est peut-être pour cela qu’on invente un changement possible avant qu’elle ne démarre, n’ouvre une fracture. C’est ce moment d’avant guerre où l’on peut situer le steampunk.

Quelles sont les œuvres littéraires en steampunk pour un public ado ou jeune adulte ?

Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire. Lemony Snicket (Daniel Handler). Nathan, 1999-2006.

Violette, Klaus et Prunille, les enfants Baudelaire, viennent de perdre leurs parents. Ils sont recueillis par leur oncle Olaf qui ne pense qu’à récupérer leur argent. Plusieurs tomes vont faire courir la fratrie, entre humour et cruauté, dans une Angleterre très steampunk.

À la croisée des mondes. Philip Pullman. Gallimard jeunesse, 1995-2000, nouvelle édition en 2018.

Lyra va devoir quitter le collège où elle vit pour sauver son ami Will. Tous deux vont parcourir leur monde, et même en trouver des parallèles. Plutôt en fantasy, on retrouve des objets steampunk, comme des boussoles, l’uchronie, des machines extraordinaires. Il fait partie de mes romans préférés et je l’ai déjà cité dans mon article sur les romans incontournables de l’imaginaire.

Mécaniques fatales, de Philip Reeve. Pocket jeunesse, 2003. Réédité en 2018 chez Gallimard.

Mécaniques fatales, de Philipe Reeves. Genre steampunk.
Mécaniques fatales, de Philipe Reeves

Ce roman, nominé pour le Withbread Award, a obtenu le prix Smarties en 2002.

Pas vraiment steampunk, puisque l’univers est placé vers 3100. Mais pour le reste, ça y ressemble. Londres est devenue une grande ville roulante qui mange les autres villes nomades sur son passage. Hester Shaw, elle, a des préoccupations plus personnelles. Elle veut venger la mort de sa mère. Elle se fera aider par Tom, un jeune historien. Peter Jackson en a fait un film (Mortal Engines).

L’invention de Hugo Cabret, de Brian Selznick. Bayard, 2007.

1931, Paris, Hugo est un orphelin de 12 ans. Son oncle horloger l’héberge et lui fait découvrir les combles de la gare. L’enfant espère réparer l’automate de son père, persuadé que celui-ci lui délivrera un message et lui permettra de comprendre les circonstances de sa mort.

Léviathan, de Scott Westerfeld. Pocket jeunesse, 2009.

Léviathan, de Scott Westerfeld. Du steampunk.
Léviathan, de Scott Westerfeld.

(Prix Locus du meilleur roman pour jeunes adultes en 2010.) Uchronie, science fantasy ou steampunk ! L’Europe est divisée en deux parties. À l’ouest on a de grosses machines à pattes, et à l’est, des êtres hybrides. Dont le Léviathan. L’archiduc d’Autriche, François Ferdinand, est assassiné. Son fils, Alek (inventé), part se cacher. Mais la guerre démarre. De son côté, Déryn, qui se fait passer pour un garçon du nom de Dylan, parvient à être engagée dans l’armée de l’air. Les deux jeunes gens vont être amenés à se rencontrer.

Un très bon auteur qui sait tenir en haleine ses lecteurs.

La passe-miroir, de Christelle Dabos. Gallimard jeunesse, 2013.

La timide Ophélie vit dans un monde bien différent du nôtre. On y possède des pouvoirs, selon la famille à laquelle on appartient. D’ailleurs, dans le tome 1, la jeune fille est choisie pour épouser Thorn, membre d’une autre famille, au Pôle, un univers froid et dangereux. Le côté steampunk se renforce surtout dans les tomes 3 et 4, avec des personnages mécaniques, notamment. Un de mes coups de cœur de ces dernières années, également cité dans mon top 10 des romans de l’imaginaire.

Les mystères de Larispem, de Lucie Pierrat-Pajot. Un bel univers étrange.
Les mystères de Larispem, de Lucie Pierrat-Pajot

Les mystères de Larispem, de Lucie Pierrat-Pajot. Gallimard jeunesse, 2016.

3 Tomes pour cette saga qui se passe dans un étrange Paris, devenu Laripsem en 1899, une cité-État. Alors que l’on s’apprête à fêter le nouveau siècle, l’ombre des frères de sang plane sur la ville, promettant la vengeance par le sang. Mécanique, 19e siècle, uchronie…

Gustave Eiffel et les âmes de fer, Flore Vesco. Didier jeunesse, 2018.

Gustave Eiffel, nouvellement diplômé, tente sa chance auprès d’un mystérieux organisme, la Société Super Secrète des Savants en Sciences Surnaturelles. Il va enquêter dans une usine de métallurgie, afin de comprendre ce qu’il se trame derrière cette histoire de phénix…

J’adore la plume de cette auteure !

Engrenages et sortilèges. Adrien Tomas. Rageot éditeur, 2019.

Prix Babélio jeunesse 2019.

Grise, l’apprentie mécanicienne, et Cyrus, le jeune mage, sont élèves à la prestigieuse Académie des Sciences Occultes et Mécaniques de Celumbre et se détestent. Une nuit, ils échappent à un enlèvement. Ils doivent fuir ensemble et chercher refuge dans les Rets, dangereux quartier aux mains des voleurs et des assassins. Pour survivre, ils vont devoir faire alliance.

Engrenages et sortilèges de Adrien Tomas. Genre littéraire Steampunk.
Engrenages et sortilèges de Adrien Tomas

Et les mangas steampunk :

Fullmetal alchemist de Hiromu Arakawa. Ed. Kurokawa, 2001-2010.

Deux frères tentent de faire revenir leur mère décédée par l’alchimie. Perdant des parties de leurs corps, ils vont partir en quête de la pierre philosophale.

City Hall (de Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre. Ed. Ankama, 2012-2015)

Cité plus haut.

City Hall, de Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre. Manga steampunk.
City Hall, de Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre

Green mechanic, de Yami Shin. Ki-oon, 2017

Les aventures d’une jeune télépathe et un robot morphing. On est plus dans la science-fiction, un univers post-apocalyptique, mais l’ambiance a quelque chose de steampunk.

Beyond the Clouds. La petite fille tombée du ciel. De Nicke. Ki-oon, 2018

Dans la ville jaune, les usines crachent de la fumée à toute heure du jour et de la nuit. Théo, bricoleur de génie, recueille Mia, petite fille ailée tombée du ciel.

Couverture du manga steampunk Beyound the clouds, de Nicke.
Beyound the clouds, de Nicke

Les romans Steampunk adultes

Homunculus de James P. Baylock. Réédité par Braguelone.

Auteur à l’origine du Steampunk.

Fin XIXe, une créature est capable d’abolir les frontières entre la vie et la mort. Mais elle est prisonnière. Une intrigue un peu trouble et déjantée.

L’âge des lumières de Ian R. MacLeod. Denoël, 2007.

Rois et reines ne règnent plus sur l’Angleterre. Ils sont remplacés par l’éther, une substance magique qui fait tenir ce monde. Robert Borrow enquête sur ce qui a tué sa mère et découvre la face sombre de cette société qu’il voudra dénoncer.

Burton & Swinburne dans L’Étrange affaire de Spring Heeled Jack, de Mark Hodder. Braguelonne, 2013

Un empire déchiré par les conflits, des lois répressives, d’étonnantes machines et un mystérieux monstre dans Londres de l’ère victorienne.

Le Paris des merveilles, de Pierre Pevel. Un auteur steampunk.
Le Paris des merveilles, de Pierre Pevel

Le Paris des merveilles, de Pierre Pevel. 2003, réédité en 2015, Ed. Braguelone.

Dans ce Paris des merveilles, il existe des passerelles entre le monde des humains et le monde magique, Outremonde, dominé par les fées. Ce roman convient parfaitement à un public adolescent.

On s’inscrit plus dans de la fantasy que du steampunk, mais c’est tout de même du steampunk.

Une étude de soie. 1, Baskerville. De Emma Jane Holloway. Ed. Braguelonne, 2019.

Evelina est la nièce de Sherlock Holmes. Elle se retrouve à enquêter sur un complot qui remet en question le monopole des barons de la vapeur dans la société londonienne.

Couverture du roman Rouille, de Floriane Soulas. Auteure féminin de steampunk.
Rouille, de Floriane Soulas

Rouille, de Floriane Soulas. Pocket, 2020.

Paris, 1897. Des avancées scientifiques sont possibles avec des matériaux découverts sur la lune. Une jeune prostituée privée de sa mémoire va partir à la recherche de sa meilleure amie qui disparaît dans d’étranges circonstances.

Les voies d’Anubis, de Tim Powers. Braguelone, 2022.

Bredan Doyle va rencontrer le poète qu’il étudie… en 1810. Ce voyage dans le temps l’emporte dans la ville de Londres, complètement différente.

Un grand succès pour un des fondateurs du steampunk.

Les films steampunk

Certains romans cités ont été adaptés au cinéma (Hugot Cabret, Mortal engines, A la croisée des mondes…). C’est un des genres les plus transposables parce que le milieu décrit est très visuel, très riche, avec un univers fascinant. Il est donc normal que les réalisateurs puisent dans ce coffre aux trésors. Voici d’autres titres à découvrir :

Métropolis, de Fritz Lang (1927)

Nausicäa de la vallée des vents, de Hayao Miyazak (animation, 1984)

Brazil, Terry Gilliam (1985)

La cité des enfants perdus, de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet (1995)

Wild Wild West, de Barry Sonnenfeld (1999).

Steamboy, de Katsuhiro Otomo (animation, 2004)

Le château ambulant de Hayao Miyazaki(animation 2004)

Le prestige, Christopher Nolan (2006)

Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-sec, de Luc Besson (animation, 2010). D’après la bande dessinée de Jacques Tardi parue en 1977.

Sherlock Holmes, un jeu d’ombre, de Guy Ritchi (2011)

Avril et le monde truqué (animation), de Franck Ekinci et Christian Demares (2015)

Pour conclure

J’espère, cher passager, que tu te sentiras inspiré pour découvrir l’univers steampunk, pour en lire, mais aussi en écrire. C’est une base de travail intéressante, parce qu’un cadre est donné, les codes sont clairs et générateurs d’idées. Tout n’est pas à inventer, étant donné que la source d’inspiration principale est le XIXe siècle. Avec quelques recherches documentaires, tu pourras enclencher le fond, l’atmosphère, les premiers éléments d’une histoire. Tu essaies ?

A lire : Je bouquine 412, juin 2018.

Le bible du steampunk, de Jeff VanderMeer. Ed. Braguelone, 2014.

Les machines dans l'univers steampunk.
Jean photosstock de Pixabay Bon voyage steampunk !

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