Pourquoi plonger dans le Pumpkin Autumn Challenge 2023 ? Pour mieux savourer l’ambiance d’automne, se faire du bien et un petit peu peur. Et je ne le dirai jamais assez, il faut lire, lire et beaucoup lire, pour améliorer son écriture. Et lire parce que c’est bon pour soi. Mais c’est quoi, ce challenge ?
Un événement culturel
Lancé en 2017 par la booktubeuse Guimause Terrier, cet événement a lieu en automne, et cette année du 3 septembre au 3 décembre 2023 ! L’idée est de vous pousser à lire (mais pas que) en vous immergeant dans les saveurs de l’automne : la douce lumière et la nuit qui tombe, les feuilles rousses et le sang d’Halloween, les premiers frissons et quelques terreurs, les bois et la forêt, les champignons, le feu de cheminée…
On a bien envie de se lover dans une bulle tiède, avec une boisson chaude, d’écouter les crépitements des bois, de se faire peur un peu, mais pas trop. L’hiver vient, l’automne demeure une charmante saison pleine de douceur et de couleur. Nous nous replions dans les maisons.
C’est bien le moment de plonger dans diverses lectures… ou autres. En effet, on peut lire des livres tels que les romans, mangas, bandes dessinées, mais aussi tester des films, séries, animés, jeux de société ou jeux vidéos.
Le thème de cette année : légende des bois et au-delà !
Comment ça marche ?
C’est très simple et peu contraignant. Guimause présente 4 menus (automne frissonnant, automne douceur de vivre, automne des bois et au-delà et automne rayonnant). Dans chaque menu, elle propose des catégories, et dans chaque catégorie des mots-clés. Cela correspondant à des films, animés, jeux, etc. qu’elle connaît, et peut donc vous inciter à découvrir ces œuvres. Mais le challenger est surtout invité à aller chercher lui-même des nouvelles pépites en jouant avec les mots-clés.
Sur le compte Facebook du challenge, les participants échangent sur leurs découvertes, ce qui peut donner encore plus d’idées et d’envies.
Le principe est de valider autant de catégories que l’on souhaite, et de garder une trace du challenge. Selon nos ambitions, on peut remporter le titre Une faim de loup-garou ou de Festin des ténèbres.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter ma présentation et surtout aller écouter Guimause sur YouTube.
Quelques suggestions
Vous pouvez aller faire un tour sur le site Babélio, à la catégorie Automne, vous y trouverez beaucoup de titres sympathiques.
Mon choix :
Voici une sélection de romans qui peuvent plaire aux adolescents et aux adultes. Je les retiens pour leur atmosphère étrange qui reste en moi malgré les années qui passent.
Automne, de Jan Henrik Nielsen. Ed. Albin Michel, 2014. Dystopie.
Deux sœurs vivent avec leur père dans un monde appauvri, où l’eau, la nourriture et les énergies manquent. Isolée, cette petite famille survit et observe l’extérieur grâce à un périscope. Mais bien sûr, la situation est précaire, et les deux sœurs doivent sortir et affronter le monde.
L’ambiance est inquiétante, on s’en doute, on ne sait pas qui vit encore, quels sont les dangers qui guettent ces enfants qui marchent seules dans une ville à l’abandon. La lumière est fade, la végétation est rare, les villes qui tiennent debout abritent d’obscurs personnages. Nous sommes loin de la flamboyance de nos automnes actuels. Il est régulièrement bon de rappeler que notre environnement est une richesse.
J’ai aimé cette ambiance de fin du monde, comme une suspension fragile, où malgré l’apparent désespoir, on sent chez les enfants une adaptation toujours possible.
Qui a tué Herman Henderson ? Rebecca Promitzes, Bayard jeunesse, 2013
Béatrice vit dans une petite ville pluvieuse des États-Unis. Elle aimerait bien en partir, mais malheureusement doit y passer ses vacances d’été. Avec son ami, ils cherchent à faire la photo qui leur permettra de gagner un concours. Et lorsqu’ils trouvent un cadavre dans une maison abandonnée, ils ne se doutent pas de ce qu’ils vont déclencher. Sans doute auraient-ils dû s’abstenir de prendre cette photo.
Un roman à l’ambiance étrange, due à cette pluie continuelle et cette lumière singulière qui baigne la petite ville. Le groupe de préados mis en scène est hétéroclite et amusant. Il s’engouffre dans une aventure glauque à la lisière du fantastique. Le récit est étonnant et nous plonge dans des univers intrigants.
La forêt des damnés, Carrie Ryan. Ed. Gallimard jeunesse, 2010. Fantastique
Mary, 16 ans, vit dans une communauté recluse derrière des grillages pour se préserver des zombies qui ont envahi le monde. Au quotidien, on se protège. Le but est de ne pas se faire mordre, d’adopter toutes les précautions pour cela. Mais tout le monde a connu un décès, un malheur. Notre héroïne, par exemple, pleure la disparition de sa mère.
Le danger peut aussi venir de l’intérieur. Est-ce que chaque habitant du refuge au fonctionnement complexe est bienveillant ? Non. Mary va le découvrir, entre les histoires d’amour et de pouvoir. Connaissant le chemin qui mène à l’Océan, elle va devoir prendre la décision de fuir.
C’est un roman jeunesse avec une certaine profondeur. Le traitement du concept des zombies est assez original, les monstres constituant surtout une toile de fond de plus en plus éprouvante. La tension est palpable, les intrigues sont bien trouvées, on éprouve pas mal de peur à la lecture de l’ouvrage, dans une ambiance lourde et inquiétante.
L’étrange vie de Nobody Owens, Neil Gaiman, Albin Michel, 2009. Fantastique.
Nobody Owens vit dans un cimetière, élevé et protégé par des fantômes. Il semble être un petit garçon normal qui s’est habitué à cette vie peu ordinaire. Mais quelqu’un cherche Nobody et tente de l’attirer hors du cimetière. C’est peut-être la condition pour l’enfant de découvrir qui il est et son histoire.
L’auteur de Coraline sait rendre les ambiances gaies et inquiétantes à la fois, un peu comme Tim Burton. Les personnages sont atypiques et attachants. Le cimetière est décrit comme un endroit rassurant, ce qui inverse nos angoisses habituelles, le danger se trouvant à l’extérieur. Une très bonne atmosphère pour Halloween et une occasion de découvrir l’auteur.
Pour les plus grands
Simetierre, de Stephen King, 1983
Du frisson sans Stephen King ? Ce serait difficile de passer à côté. Ce roman m’a fortement impressionnée, lorsque je l’ai lu, il y a longtemps maintenant. L’histoire : une famille emménage dans une maison d’une petite ville des États-Unis. Louis, le père, fait la connaissance d’un voisin, Judson, qui lui montre le cimetière des animaux un peu plus loin. Aussi, quand le chat de la maison se fait écraser, Louis va enterrer l’animal en ce lieu, juste un peu plus loin, dans ce qui fut un cimetière indien pendant que Jud lui raconte une légende qui entoure l’endroit. Il semblerait que la terre renvoie les morts à la vie.
La légende semble se vérifier quand le chat revient. Cependant, il n’est pas tout à fait le même. Mais parfois, quand les êtres qu’on aime meurent, on est prêt à tout pour les revoir, sous n’importe quelle forme.
Un roman véritablement terrifiant, inquiétant, qui met mal à l’aise, et fera impression sur les âmes sensibles. L’auteur lui-même a hésité à le faire publier. Il paraît cependant en 1983 et fut un véritable succès.
Le club des petites filles mortes, de Gudule. Braguelonne, 2008
8 nouvelles habitées par des petites filles dont l’innocence est discutable. Les enfants sont parfois victimes, mais tout autant bourreaux. Dans chaque histoire, on se laisse submerger par la vengeance, la folie, la torture, la cruauté. Dans une ambiance fantastique, on est vite ébranlé par les actes perpétrés (autant par les adultes que par les enfants). Les histoires sont dérangeantes, effrayantes, et ce n’est clairement pas pour les enfants. Nouvelles d’horreur pour un public amateur de sensations.
Je connaissais surtout Gudule pour sa littérature jeunesse, et cela m’a d’autant plus perturbée. Cependant, l’auteure reste captivante également dans ce genre et pour ce public.
Les hauts de Hurlevent, Emily Brontë, 1847
Faut-il présenter ce grand classique ? Mr Earnshaw ramène d’un de ses voyages un jeune bohémien. Heathcliff. Le fils de la maison, Hindley, prend vite en grippe cet enfant, alors que la fille, Catherine lui fait aussitôt une place et lie avec lui des liens tendres, et de plus en plus complexes. À la mort du père, Hindley renvoie Heathcliff au statut de domestique, le privant d’éducation. Entre alcoolisme, quiproquos, erreurs de jugement, la famille s’enfonce dans le désaccord et la haine.
Ce roman est un comme un vent fort, une tornade, un climat d’automne. Envahi d’émotions, de sentiments, de retournements et de chassé-croisé, on plonge dedans en apnée, bien protégée du tumulte fictionnel. À lire sans tarder si ce n’est déjà fait. Un bande dessinnée existe également, et je serais tentée de la découvrir.
Dans le ventre de B.K. Florence Dalbes, 2020.
J’en profite pour placer mon roman, auquel j’avais donné en premier lieu le titre A la faveur de l’Automne.
La saison n’est pas sans importance dans cette histoire.
Résumé : Quand le monde se réduit à trois personnes dans un bunker.
« Dehors, l’humanité est en train de s’éteindre. Et nous… nous sommes vivants. Pense à ça, à notre survie. »
Et leur survie, Thomas, 13 ans, et Erwan, 10 ans, la doivent à Paul, leur père, qui les conduit dans un bunker aménagé. Alors que le cadet tente de s’adapter, l’aîné se pose des questions sur l’origine du virus, la mystérieuse existence du bunker, le comportement de son père, l’absence de sa mère.
D’inévitables tensions, le doute et la paranoïa s’infiltrent dans l’habitat étroit nommé B.K. Peut-on vivre et grandir enfermé, à l’écart des autres, dans l’ignorance de la vérité ?
Vous allez me dire, quelle ambiance d’automne peut-on avoir dans un Bunker ? Il se trouve que la deuxième partie du roman se passe à l’extérieur et que le mois d’octobre est un mois important. Alors, vous le testez ?
Conclusion
Plongez dans le Pumpkin Autumn Challenge 2023 avec joie. Comme nous l’avons vu dans le précédent article, lire fait du bien. Et même quand ça fait peur. Le challenge peut vous remotiver, vous donner envie de tester des œuvres culturelles et vous aider à partager vos découvertes. Bon Automne !